7 théories extraordinaires sur les origines des langues

Homme de Cro-magnon

Comment les langues sont-elles nées ?

Malheureusement, les mots ne laissent pas d’artefact derrière eux. L’écriture a commencé bien après la communication verbale, si bien que les différentes théories sur les origines des langues n’ont bien souvent fait l’objet que… d’argumentations.

Pendant des siècles, il y eut un nombre considérable de spéculations, sans grand résultat d’ailleurs, sur la question de savoir comment les langues ont été créées. À tel point que lorsque l’Académie française fut fondée à Paris en 1866, les textes de loi sur lesquels reposait sa constitution comprenaient une interdiction de toute discussion, quelle qu’elle soit sur le sujet. Les théories les plus anciennes font l’objet de différents surnoms qui leur ont été donnés par les linguistes, lassés de ces insupportables théories bancales et infondées.

1. LA THÉORIE BOW-WOW ou théorie de l’onomatopée

L’idée selon laquelle le discours provient des personnes imitant les sons que font les choses : Bow-wow, moo, baa, etc. Théorie très improbable, dans la mesure où un très petit nombre de choses dont nous parlons ont des sons caractéristiques qui leur sont associés. De la même manière que très peu des mots que nous utilisons n’émettent un son ne serait-ce que similaire à leurs significations.

2. LA THÉORIE POOH-POOH

L’idée selon laquelle le discours provient de réponses vocales automatiques, suite à des situations de douleur, de peur, de surprise ou de toutes autres émotions variées : un rire, un cri, un souffle. Or, de nombreux animaux émettent ces sortes de sons et aucun n’a abouti à la création d’une langue (encore que certaines personnes pourraient ne pas être de cet avis — les dauphins ou les baleines ne communiquent-ils pas entre eux ?).

3. LA THÉORIE DING-DONG

L’idée selon laquelle le discours reflète quelque harmonie ou résonance mystique avec les choses du monde. Difficile de savoir comment enquêter sur cette théorie.

4. LA THÉORIE YE-IL-HO

L’idée selon laquelle le discours a été créé sur la base des champs rythmiques et des grondements que les hommes utilisaient pour coordonner leurs actions physiques lorsqu’ils travaillaient ensemble. Théories intéressantes, si ce n’est qu’il existe un écart significatif entre les résultats obtenus à partir de ces champs et grondements ET ce que nous faisons la plupart du temps avec les langues.

5. LA THÉORIE GESTUELLE

L’idée selon laquelle le discours provient de l’utilisation des mouvements de la langue et de la bouche, et ce pour imiter les gestes manuels. Par exemple, dire ta-ta, ce serait comme de faire un geste de la main pour dire en revoir avec sa langue. Or, la plupart des choses dont nous parlons ne possèdent aucune caractéristique gestuelle qui leur est associée, et encore moins de gestes que nous serions susceptibles d’imiter avec la langue ou la bouche.

6. LA THÉORIE LA-LA

L’idée selon laquelle le discours provient des sons inspirés par le jeu, l’amour, la sensibilité poétique et les chansons. C’est une idée charmante, mais pas plus, pas moins improbable ou probable que les autres.

Théories d’aujourd’hui

Un siècle (approximativement) après le bannissement du débat sur l’origine des langues, les scientifiques commencent de nouveau à considérer la question, mais cette fois, en utilisant des indices issus de la paléontologie et en rapport avec les caractéristiques possibles de la configuration du cerveau et de la trachée vocale des anciens hommes et hominidés. Plutôt que de spéculer sur les différentes sortes de vocalisation ayant donné naissance aux sons du discours, ces mêmes scientifiques commencent à prendre en considération les différents facteurs physiques, cognitifs et sociaux devant être préalablement mis en place pour qu’il y ait un langage possible.

Certes, ceci ne permet pas de répondre plus aisément à la question du comment ont été créées les langues, mais cela permet d’apprécier que, nous disposons — heureusement — aujourd’hui des facteurs nécessaires au langage, quels qu’ils puissent être.

Voilà. J’espère avoir fait avancer le schmilblick.